Vous avez l’impression que vos corps flottants deviennent de plus en plus gênants ? Qu’ils prennent toute la place dans votre champ de vision, au point de vous obséder ? Ce phénomène n’est pas qu’une illusion : c’est le résultat d’un mécanisme bien connu du cerveau, appelé hypervigilance.
L’hypervigilance est un état où le cerveau scrute en permanence son environnement, prêt à détecter la moindre anomalie. C’est une réponse normale au stress ou à un danger, mais quand ce mécanisme s’emballe, il peut amplifier des sensations anodines jusqu’à les rendre envahissantes.
Ce processus est bien connu chez les personnes souffrant d’acouphènes : plus elles se concentrent sur le sifflement dans leurs oreilles, plus il devient insupportable. Il en va de même pour les myodésopsies.
L’hypervigilance peut être définie selon deux perspectives complémentaires : anthropologique et physiologique.
D’un point de vue anthropologique, c’est un mécanisme de survie hérité de l’évolution. Nos ancêtres devaient être en alerte permanente pour détecter le moindre danger – un prédateur, un bruit suspect, un changement d’environnement menaçant. Cette capacité à scanner l’environnement et à réagir rapidement était un atout dans des contextes où la vigilance déterminait la survie. Aujourd’hui, ce même réflexe est toujours actif, mais il se manifeste dans des situations modernes, souvent sans réel danger, comme la focalisation excessive sur une sensation visuelle.
Sur le plan physiologique, l’hypervigilance est liée à l’activation excessive du système nerveux autonome, en particulier du système sympathique, qui déclenche la réponse de stress. Cette activation entraîne une augmentation du cortisol et de l’adrénaline, des hormones qui rendent les sens plus aiguisés et intensifient la perception des stimuli. Chez une personne hypervigilante, le cerveau réduit sa capacité à filtrer les informations non essentielles, ce qui amplifie des sensations normalement secondaires, comme les corps flottants. Ce dysfonctionnement du filtrage sensoriel explique pourquoi certaines personnes perçoivent leurs myodésopsies de façon obsessionnelle, alors que d’autres n’y prêtent presque aucune attention.
En temps normal, le cerveau est conçu pour ignorer certains stimuli constants, comme les vaisseaux sanguins de la rétine, qui sont toujours présents dans le champ de vision mais totalement invisibles. Il filtre ces informations pour ne garder que ce qui est essentiel.
Mais lorsqu’on devient hypervigilant, ce mécanisme de filtrage se dérègle :
Résultat ? Un phénomène qui était au départ anodin devient incontrôlable et omniprésent.
L’hypervigilance est souvent liée à des périodes de stress, d’anxiété ou de fatigue nerveuse.
Une étude sur les troubles sensoriels a montré que les personnes anxieuses ont 30 % plus de chances de souffrir d’acouphènes persistants. Il en va de même pour les corps flottants : l’état mental joue un rôle clé dans leur intensité perçue.
Les corps flottants ne sont pas toujours le problème en soi : c’est l’importance que le cerveau leur donne qui les rend insupportables. L’hypervigilance transforme un phénomène bénin en une obsession. Mais la bonne nouvelle, c’est que ce même cerveau qui amplifie peut aussi apprendre à filtrer et à ignorer. Avec le bon entraînement et une approche adaptée, il est possible de retrouver une perception plus naturelle et sereine.
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