Vous les avez peut-être déjà remarqués : ces petits filaments, taches noires ou ombres flottantes qui dérivent lentement dans votre champ de vision, particulièrement visibles sur un fond clair comme un mur blanc ou un ciel bleu. Ces phénomènes, appelés myodésopsies, sont souvent bénins mais peuvent être très gênants au quotidien.
Les corps flottants sont une conséquence directe du vieillissement du vitré, ce gel transparent qui remplit l’œil et assure le passage de la lumière vers la rétine. Avec le temps, il se dégrade, se liquéfie, et des agrégats de fibres de collagène apparaissent, projetant des ombres sur la rétine. Résultat : vous voyez ces particules dériver dans votre champ visuel.
Un problème courant, mais sous-estimé
Les corps flottants ne sont pas rares, bien au contraire. Selon une étude publiée dans le British Journal of Ophthalmology, 70 % des personnes de plus de 50 ans en présentent, un chiffre qui grimpe encore après 70 ans. Chez les jeunes myopes, la prévalence est également élevée : près de 30 % des personnes atteintes de myopie modérée à forte signalent des corps flottants, parfois dès l’adolescence.
Autrement dit, si vous en voyez, vous êtes loin d’être seul. Pourtant, malgré cette fréquence élevée, les corps flottants restent mal compris et souvent minimisés, tant par les professionnels de santé que par les patients eux-mêmes.
Une vraie question pour les patients : peuvent-ils disparaître ?
Face à leur apparition soudaine, beaucoup se demandent : “Est-ce que ça va s’atténuer ? Est-ce que ces taches finiront par disparaître complètement ?”
L’incertitude est frustrante. Certains patients rapportent une diminution progressive de leur perception des corps flottants, d’autres affirment qu’ils persistent pendant des années, voire qu’ils empirent.
La médecine, de son côté, peine à donner une réponse tranchée. La majorité des ophtalmologistes recommandent d’attendre et de s’adapter, en supposant que le cerveau apprendra à les ignorer. Mais qu’en dit la science ? Existe-t-il des données solides sur leur évolution naturelle ?
Les corps flottants, ou myodésopsies, sont des opacités mobiles qui se manifestent dans le champ visuel sous forme de points, de filaments ou de toiles d’araignée. Ces phénomènes résultent de modifications du corps vitré, la substance gélatineuse et transparente qui remplit l’intérieur de l’œil et maintient sa forme sphérique.
Le rôle du corps vitré et son évolution
Le corps vitré est composé à 99 % d’eau et à 1 % de substances telles que le collagène et l’acide hyaluronique, formant une structure gelatineuse. Avec l’âge, ce gel subit une dégénérescence progressive : il se liquéfie et des fibres de collagène s’agglomèrent, créant des opacités. Ces agrégats projettent des ombres sur la rétine, perçues comme des corps flottants.
Ce processus, appelé décollement postérieur du vitré (DPV), survient généralement entre 55 et 75 ans, mais peut être plus précoce chez les personnes myopes ou ayant subi une chirurgie oculaire. Selon le Centre Ophtalmologique Oculus, le DPV est associé aux corps flottants dans 85 % des cas.
Facteurs contribuant à l’apparition des corps flottants
Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition des corps flottants :
L’apparition soudaine ou l’augmentation rapide des corps flottants, surtout si accompagnée de flashs lumineux, nécessite une consultation ophtalmologique pour exclure des pathologies plus graves telles que le décollement de la rétine.
L’apparition soudaine de corps flottants suscite souvent une grande inquiétude. Beaucoup de patients espèrent qu’ils disparaîtront naturellement avec le temps, d’autres constatent qu’ils persistent pendant des mois, voire des années. Alors, que dit la science ?
Les corps flottants s’effacent-ils d’eux-mêmes ?
La réponse courte : dans certains cas, oui, mais jamais totalement.
Les études montrent que chez une partie des patients, les corps flottants deviennent moins gênants avec le temps, mais ils ne disparaissent pas complètement.
Une étude publiée dans le JAMA Ophthalmology a suivi 603 patients atteints de myodésopsies pendant une période de 12 mois. Résultats :
En clair, près de la moitié des patients perçoivent une atténuation naturelle, mais un quart d’entre eux n’observent aucun changement.
Mais pourquoi cette différence ?
Le rôle du cerveau : la neuroadaptation
L’une des explications majeures réside dans la capacité du cerveau à s’adapter aux stimuli visuels constants. Ce phénomène, connu sous le nom de neuroadaptation, permet au système visuel de filtrer progressivement les corps flottants, rendant leur perception moins gênante.
En d’autres termes, les corps flottants ne disparaissent pas physiquement, mais le cerveau apprend à les ignorer.
Une étude menée par le Moorfields Eye Hospital à Londres a montré que :
Dans la majorité des cas, le cerveau parvient à “effacer” les corps flottants de la perception consciente, mais pour une minorité, ils restent un véritable fardeau visuel.
Quels facteurs influencent cette évolution ?
Même si le cerveau joue un rôle majeur dans la diminution de la gêne liée aux corps flottants, certains facteurs influencent leur perception :
1️⃣ La position des corps flottants
Plus ils sont proches de la rétine, plus leur ombre est nette et gênante.
Les corps flottants situés en profondeur dans le vitré sont souvent perçus comme plus diffus et s’atténuent plus facilement.
2️⃣ L’environnement lumineux
Ils sont plus visibles sur fond clair (écran blanc, ciel, mur clair).
La luminosité intense amplifie le contraste et les rend plus apparents.
3️⃣ La fatigue oculaire et le stress
Un patient stressé ou fatigué perçoit davantage ses corps flottants.
Une étude japonaise (Tokyo Medical Center, 2018) a révélé que les patients anxieux signalent 2 fois plus de gêne liée aux corps flottants.
4️⃣ La liquéfaction progressive du vitré
Avec le vieillissement, le vitré continue de se dégrader, ce qui peut déplacer ou diluer certains corps flottants, réduisant ainsi leur impact visuel.
Pour une majorité de patients, le cerveau finit par s’adapter et la gêne diminue progressivement. Mais pour 10 à 20 % des personnes atteintes, les corps flottants restent un véritable handicap visuel, provoquant une gêne persistante, une difficulté à se concentrer et même une détresse psychologique.
Heureusement, plusieurs solutions médicales existent, allant des approches non invasives aux traitements chirurgicaux plus radicaux.
1. Apprendre à gérer la gêne
La plupart des ophtalmologistes recommandent une période d’adaptation de 6 à 12 mois avant d’envisager un traitement invasif. Pourquoi ?
Le cerveau peut apprendre à les ignorer (neuroadaptation).
Le vitré continue d’évoluer : certains corps flottants peuvent se déplacer vers des zones moins gênantes.
2. Vitréolyse au laser YAG : un traitement controversé
La vitréolyse au laser YAG est une technique visant à fragmenter les corps flottants en particules plus fines, qui deviennent moins visibles.
Une étude publiée dans l’American Journal of Ophthalmology en 2017 montre que 60 % des patients traités par laser YAG rapportent une amélioration notable.
Une autre étude du British Journal of Ophthalmology en 2020 indique un taux de satisfaction de 80 %, mais avec des résultats très variables selon la densité et la position des corps flottants.
L’efficacité est inconstante : le traitement fonctionne mieux sur les corps flottants bien définis mais est inefficace sur les opacités diffuses.
Il existe des risques de complications, notamment une augmentation temporaire de la pression intraoculaire, une inflammation ou des effets secondaires sur la rétine.
Le laser YAG reste donc une option possible mais dont les résultats ne sont pas garantis. Il est généralement proposé aux patients dont la qualité de vie est fortement impactée.
3. Vitrectomie : la solution radicale mais risquée
La vitrectomie est une intervention chirurgicale consistant à retirer le vitré de l’œil et à le remplacer par une solution saline. Elle est actuellement le seul traitement garantissant une disparition complète des corps flottants.
Risques associés à la vitrectomie
Décollement de la rétine dans 5 à 10 % des cas.
Développement rapide d’une cataracte, complication fréquente après l’intervention.
Risque d’infections intraoculaires graves, bien que rare (un cas sur mille).
4. Recherches et traitements en développement
Les avancées médicales explorent d’autres pistes pour traiter les corps flottants sans passer par une chirurgie invasive.
1. Injections intraoculaires de collagénases : ces enzymes sont en phase expérimentale et pourraient dissoudre les agrégats de collagène. Testées chez l’animal, elles ne sont pas encore approuvées pour l’humain.
2. Nanotechnologies et thérapies enzymatiques : plusieurs recherches se concentrent sur des enzymes capables de fluidifier les opacités du vitré sans en altérer la structure globale.
3. Solutions naturelles et alimentation : certains spécialistes explorent l’idée que des antioxydants comme la lutéine ou l’astaxanthine pourraient ralentir la dégénérescence du vitré, mais aucune étude scientifique solide ne confirme encore leur efficacité.
Les corps flottants sont souvent bénins, mais dans certains cas, ils peuvent être le signe d’une pathologie plus grave nécessitant une prise en charge immédiate. Distinguer une gêne visuelle sans gravité d’un symptôme alarmant est essentiel pour éviter des complications oculaires sérieuses.
Les myodésopsies apparaissent généralement de façon progressive et sont plus visibles dans certaines conditions, comme un fort contraste ou une lumière intense. Cependant, certaines situations doivent alerter et nécessitent une consultation sans attendre.
Un changement brutal du nombre de corps flottants, accompagné de flashs lumineux, peut indiquer un décollement postérieur du vitré, un phénomène courant mais qui peut, dans certains cas, entraîner une déchirure de la rétine. Si cette déchirure évolue vers un décollement de rétine, la vision peut être gravement affectée, nécessitant une intervention chirurgicale urgente.
L’apparition soudaine d’une ombre noire ou d’un voile dans le champ de vision est également un signe d’alerte majeur. Cela peut être lié à un saignement intraoculaire ou un décollement de rétine en progression. Dans ces cas, chaque heure compte et un rendez-vous en urgence avec un ophtalmologiste est indispensable pour éviter une perte visuelle irréversible.
Les patients atteints de myopie forte, ayant subi une chirurgie oculaire récente ou présentant des antécédents familiaux de maladies rétiniennes doivent être particulièrement vigilants. Le risque de complications est plus élevé, et un suivi régulier chez un spécialiste est recommandé.
Les examens réalisés par un ophtalmologiste permettent d’évaluer la nature des corps flottants et d’exclure toute pathologie sous-jacente. Une simple observation du fond d’œil peut suffire dans de nombreux cas, mais des examens plus poussés, comme l’OCT (tomographie en cohérence optique) ou l’échographie oculaire, peuvent être nécessaires pour examiner l’état du vitré et de la rétine.
Les patients qui ressentent une gêne persistante malgré un examen normal sont souvent laissés sans solution concrète. La plupart des traitements actuels sont soit invasifs, soit peu efficaces, laissant un grand nombre de patients sans alternative satisfaisante.
C’est pourquoi nous menons actuellement une étude sur une solution innovante, non invasive et applicable à domicile. Cette approche vise à réduire l’impact des corps flottants sans intervention lourde ni effet secondaire.
En participant à cette étude, vous pourrez faire partie des premiers à tester une méthode conçue pour améliorer le quotidien des personnes concernées. Votre retour nous aidera à affiner cette solution et à offrir une nouvelle approche à ceux qui souffrent de myodésopsies.
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